Des services communaux contre la double journée de travail des femmes

STOP à l’AUSTERITE !

 

Saint-Gilles : Pour un Plan radical d’investissements Publics : pour 30 nouvelles crèches et la gratuité des cantines scolaires

Manif ROSA

 

Dans le monde entier, nous assistons à une reprise des luttes des femmes : les Millions Women’s March contre Trump, pour le droit à l’avortement en Irlande et en Pologne, contre les féminicides en Amérique latine… Avec #Metoo, les femmes ont aujourd’hui brisé le silence pour dénoncer le harcèlement et les violences à leur encontre. Les politiques d’austérité prises aux différents niveaux de pouvoir qui précarisent les femmes cons tuent un terreau pour ces violences.

Les coupes budgétaires dans les services publics, comme l’enseignement et les soins de santé, pèsent sur les épaules des femmes dont le travail domestique moyen non rémunéré s’élève à 245 minutes par jour. Un plan radical d’investissements dans les services publics peut offrir une solution à cette double tâche des femmes. Il nous faut une politique ancrée sur les besoins de la population, pas sur les limites budgétaires, à commencer par le niveau communal.

 

Une place dans les crèches communales pour chaque enfant

Depuis les dernières élections communales, 180 places d’accueil d’enfants ont été créées à Saint-Gilles. Mais en dépit de cela, la pénurie reste structurelle. Le nombre de places d’accueil pour enfants à Saint-Gilles est toujours inférieur à la moyenne régionale, avec un taux de couverture de moins d’une place d’accueil pour quatre enfants. La pénurie permanente de places d’accueil organisées et financées par les autorités a laissé place au secteur privé, qui revient cher. A peu près 45% des places d’accueil à Saint-Gilles sont privées et peuvent revenir à 700 euros par mois.

Ce sous-investissement contribue à la situation socio-économique plus précaire et vulnérable des femmes. Cette situation force les femmes à organiser elles-mêmes l’accueil, puisque la prise en charge par le privé est souvent impayable. C’est généralement la personne au salaire le plus bas (souvent la femme) au sein du couple qui s’adapte. Nous estimons qu’il faut 30 nouvelles crèches publiques à Saint-Gilles pour s’en prendre efficacement au manque de places et limiter les prix.

Pour la gratuité des cantines scolaires

Quatre enfants sur 10 à Bruxelles naissent sous le seuil de pauvreté. La pauvreté, cela signifie malnutrition ainsi que trop peu de stimulation et de soutien émotionnel, ce qui a une influence pour leurs soins de santé et leur enseignement, de même que des conséquences négatives sur leur développement cognitif et physique.

Un repas chaud dans les écoles primaires à Saint-Gilles revient à 3,20 euros. La commune n’intervient pas dans le financement. De plus, ces repas sont sous-traités, tant dans les écoles communales que dans la maison de repos du CPAS, A l’entreprise privée Sodexo qui n’a qu’un objectif c.à.d. faire du profit. Cette sous-traitance a une influence sur la qualité des repas, souvent sans goût, déséquilibrés, gras et sans les vitamines nécessaires. Beaucoup d’enfants et d’aînés ne reçoivent ainsi pas le repas chaud sain dont ils ont besoin.

La Commune doit elle-même assurer des repas gratuits dans toutes les écoles. Cette tâche ne peut être sous-traitée, mais doit être accomplie par du personnel communal. L’ensemble du personnel communal, des puéricultrices aux cuisinières, en passant par les assistantes sociales et le personnel administratif, doivent être restatutarisés et avoir de bonnes conditions de travail et des salaires décents.

Pour une commune de gauche

Un plan radical d’investissements publics dans les écoles, les cantines scolaires, les maisons de repos et les crèches allégerait les tâches familiales et réduirait la double tâche des femmes tout en permettant à celles-ci de trouver un meilleur équilibre entre famille, boulot et épanouissement personnel. Il n’y a rien qui retient les autorités locales de faire ces investissements. Un tel exemple s’est réalisé à Barcelone, où la maire Ada Colau a entamé la lutte contre la malnutrition des enfants en libérant trois fois plus d’argent pour des repas gratuits aux écoles. Elle a aussi réussi à réduire le coût de l’accueil des enfants de 62%.

Le PTB peut saisir le potentiel pour transformer de bons sondages en véritable changement lors des élections communales à l’instar des conquêtes des mairies de Barcelone et Madrid. Les campagnes de gauche qui ont connu les plus grands succès électoraux sont celles qui ont su susciter l’enthousiasme et la participation massive, en reposant sur des campagnes larges et inclusives basées sur l’action comme celle de Sanders, Corbyn, Mélenchon et Podemos. Le PSL est prêt à y contribuer.

Le PTB et les majorités progressistes entreront en collision avec la camisole financière dans laquelle les gouvernements régionaux et le fédéral maintiennent les communes. Dans les années 80’, le conseil municipal de Liverpool, en Angleterre, a trouvé la parade pour lancer son vaste programme d’investissements publics. Il a construit un front de résistance d’une vingtaine de municipalités de gauche. Et, via des grèves et des manifestations de masse, il a forcé le gouvernement Thatcher à céder un refinancement de la ville.

Une initiative inclusive basée sur l’action peut permettre une préparation politique via des discussions ouvertes et démocratiques, mais aussi la défense et la popularisation d’un programme qui rend possible de parvenir à la victoire. Des propositions et mesures concrètes sont indispensables, mais également un projet pour ce qu’il conviendra de faire si l’establishment essaie de nous étouffer ; un projet qui ne peut être que celui du véritable socialisme démocratique car les marges pour changer fondamentalement la politique n’existent pas sous le capitalisme.

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